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Espece de Bohemienne
15 avril 2009

Livre: En étrange pays, de Karel Schoeman

En étrange pays
Ma note: 4/5 (peuplé de vide, mais des vides qui parlent ô combien plus que d'autres pleins!) (hein?)

Le topo:
Comment apprendre à vivre quand on porte la mort en soi ? A la fin du XIXe siècle, le mal s'appelait la tuberculose.

Quand Versluis, un bourgeois hollandais, comprend qu'il est condamné, il quitte son cadre de vie, sa Hollande mesurée et digne, au paysage façonné par la main de l'homme, pour Bloemfontein, cette ville d'Afrique du Sud qu'entoure l'immense espace du veld sud-africain.

C'est ce passage d'une vie à l'autre que Karel Schoeman, un grand écrivain sud-africain, raconte.

Mais la découverte d'une autre vie n'est en fait pour Versluis que l'entrée dans l'infini d'une nature vierge, dans la paix d'un long crépuscule qui est aussi celui de sa vie d'avant, de la vie tout court.

 

Mon avis:
Comme Marraine qui m'a offert ce livre il m'a au premier abord laissé plutôt perplexe. Et comme elle, j'y repense souvent depuis.

"En étrange pays" est un livre étrange... (oui bon, c'est facile....).

Il nous décrit 500 pages durant un homme froid qui débarque mourant dans un pays qui est encore à définir, une Afrique d'où les noirs sont absents, une terre qu'il souhaite neutre.
Non seulement le pays ne l'est pas. Verluis se sent étrangement porté par l'immensité nue du veld. Mais en plus, la communauté, plutôt vaine et superficielle, qu'il va découvrir là-bas va, curieusement, lui apporter les touches de chaleur qui lui avait manqué jusqu'alors.

On assiste a une naissance d'humanité, subtile, lente, sans passion, sans action ou si peu. Un pique-nique, une sortie en calèche, un mariage mondain, et une balade sous la pluie, voilà plus ou moins les seuls moments d'"action" du roman. Et bizarrement ça nous tient accroché.

Verluis n'est pas vraiment touchant, sa vie pas vraiment passionnante et pourtant son récit initiatique ne nous laisse pas indifférent.
On regarde passer les saisons avec lui, on se laisse subjuguer par la lumière du veld comme lui, et on l'accompagne, naturellement.

La charge émotionnelle de ce livre est très contrôlée, il semble peuplé de vide, de silences et dit comme ça, je vois bien que ça ne vous emballe pas des masses.
Et pourtant c'est ce vide qui permet d'être vraiment touchée par les quelques vrais échanges humains. Ce silence qui permet d'entendre les vraies conversations de Verluis.

Il y a dans ce livre quelque chose de très fort à découvrir entre les lignes. Pour te répondre Marraine, oui il a touché ma sensibilité d'une manière encore difficile à définir. Merci pour ce cadeau!

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Commentaires
V
Contente que ça t'ai interpellée. Vraiment c'est un livre étonnant pour peu qu'il te parle!
P
J'aime bien quand un livre me touche sans que je sois capable de dire exactement pourquoi. Une alchimie s'est créée, un petit je-ne-sais-quoi... ça me donne envie de lire ce livre.
V
@ Ali: je voyage plus, je lis. D'où la tronche du blog en ce moment!<br /> <br /> @ Marraine: C'était pas gagné en effet parce que c'est pas un livre simple d'accès mais finalement plus ça va, plus j'y pense, et plus je l'aime!<br /> <br /> @ Edelwe: Dommage, mais effectivement je ne suis pas sure que ce soit un livre qui plaise à tout le monde!
E
Je ne suis pas très tentée malgré ton commentaire très intéressant...
M
Soulagement!<br /> Ca n'était pas gagné mais il t'a plu et j'en suis ravie.
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