Mes livres d'automne
Comme j'ai plusieurs notes de lecture de retard j'ai ni l'envie ni le courage d'en faire un vrai long article individuel. Voici donc en bref mes lectures de ces dernières semaines. Plutôt bonnes d'ailleurs. Allez on prend le petit carnet et on note ces quelques titres!
De la part de la princesse morte, de Kenizé Mourad: 5/5
Premier livre de cette sélection et pas par hasard. Un très beau coup de coeur. L'équivalent pour moi de "La pierre et le sabre" quand j'étais au Japon: une épopée historique passionnante basée sur des faits réels cette fois-ci en Turquie, puis au Liban, en Inde et enfin en France.
La vie de Selma, petite fille du dernier sultan d'Istanbul détroné par les forces européennes après la première guerre mondiale puis chassé et poussé à l'exil par la prise de pouvoir du général Mustafa Kemal (Atatürk) nous plonge dans une période mouvementée et fascinante.
Ce livre, raconté par la fille de Selma elle-même, nous conte le destin romanesque de sa mère, personnage hors du commun, sous fond de la fin de l'Empire Ottoman, puis de la révolte indépendantiste et communautariste en Inde et enfin d'occupation allemande à Paris dans les années 40.
Un roman informatif, exotique, riche. A conseiller à tous. Evasion garantie!
Une saison blanche et sèche, d'André Brinks: 4/5
J'avais lu d'André Brinks : Au plus noir de la nuit. J'avais aimé son écriture et son engagement.
Encore une fois je suis sous le charme. Voilà un livre qui peut se lire comme un roman policier mais qui devient petit à petit bien plus que ça: une dénonciation du système d'apartheid d'une effrayante clarté et un manifeste humaniste.
Une écriture fluide, un texte sans hésitation, une réussite.
Le narrateur, blanc, embarqué un peu à son insu dans une affaire qui l'amènera à remettre en cause, seul contre tous, tout un système clôt le roman en disant : « Ecrire, raconter... pour qu’il ne soit plus possible de dire encore une fois : je ne savais pas. » : Tout est dit!
Un livre à lire.
Songs my mother never taught me, de Selçuk Altun: 3/5
Certes je prends des cours de turcs et je progresse doucement mais de là à lire des romans.... Alors quand j'ai trouvé des livres turcs en version anglais dans une librairie d'Ankara j'ai sauté sur l'occasion et en ai acheté quelques uns.
Voici un policier, encore. On passe d'un des 2 personnages principaux à l'autre. Les deux semblent s'opposer sur tout. L'un est un pauvre bougre, bigot et serial killer. L'autre fils torturé d'une famille richissime d'Istanbul aux secrets pesants.
Leurs vies vont s'entre-croiser en permanence, notamment autour de leur amour pour les livres.
J'ai aimé la construction du livre, les errances dans les rues d'Istanbul et même si je me suis un peu perdue dans l'intrigue à un moment (surement parce que c'était en anglais) j'ai passé un bon moment de lecture et ai adoré la fin.
Un auteur qui n'est malheureusement pas traduit pour l'instant en français.
Au couvent des petites fleurs d'Indu Sundaresan: 4/5
Je suis bien triste de ne pas retrouver les notes que j'avais prises pour parler de ce livre parce que ça doit faire 2 mois que je l'ai lu et que, même si je me souviens l'avoir beaucoup aimé, je vais avoir bien du mal à vous en parler après si longtemps.
Il s'agit d'un recueil de nouvelles qui réussit à nous parler de la réalité indienne d'aujourd'hui dans sa diversité, ses contradictions, mais sans clichés, sans exotisme gratuit et très joliment racontée.
Je me souviens avoir été touchée par chacune de ces 9 nouvelles d'une façon à chaque fois différente.
La colère des aubergines, de Bulbul Sharma: 3/5
Encore un recueil de nouvelles indien. Mais celui-ci est à ne pas lire en période de régime (ce que j'ai fait, je sais de quoi je parle, c'est une torture). On salive du début à la fin puisque la fil rouge est bien clairement: la nourriture.
Les nouvelles sont sympathiques, pleines de vie et d'éclats et ici la cuisine n'est qu'une excuse pour aborder l'Inde du quotidien, ses mélodrames et pour en sourire!
Quant aux sensations liées à la nourriture elles sont très évocatrices: on sent, on goûte, on entend crépiter les paranthas dans le ghee, bref c'est savoureux et ça donne faim et justement chacune est suivie des recettes des plats évoqués pour le cas ou les épices vous titilleraient par trop les narines.
On dit que pour toucher le coeur d'un homme il faut passer par son ventre. Pour toucher le coeur d'un pays, d'une culture, il en est de même et ici on plonge dans ce qu'est l'Inde du moins pour moi: un mélange, odorant, visuel, épicé, chaleureux, et bordélique.
Le palais des rêves, d'Ismaïl Kadaré: 3/5
Topo:
Rejeton d’une illustre famille de grands serviteurs de l’Etat, Mark-Alem est embauché dans la plus secrète, la plus puissante, la plus terrifiante institution qui se puisse imaginer : une administration chargée de collecter, jusque dans les provinces les plus reculées, les songes de tout un chacun, de les rassembler dans un lieu unique, puis de les trier, de les classer, de les interpréter, afin d’isoler ces " maîtres-rêves " dans lesquels le destin de l’Empire et de son tyran pourra être déchiffré.
Une état totalitaire absurde inspiré par l’Albanie d’Enver Hoxha.
Un livre qui se lit comme une fable fantastique. Impossible de ne pas penser à Kafka quand on on plonge dans cet univers absurde et onirique, qu'on ne sait pas ou situer: en Albanie, en Turquie....
Impossible aussi de ne pas faire le rapprochement avec des auteurs comme Orwell ou Aldoux Huxley qui par leurs allégories interrogent notre façon de vivre et d'évoluer.
Un livre qui interpelle tout en gardant sa part de mystère.
Merci à Allessandro qui me l'a envoyé :o) Il reprendra bientôt le chemin de la maison!