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Espece de Bohemienne
12 août 2008

LEs triplettes de E.E Schmitt

JE vous avais parlé de mon plaisir à lire du Schmitt pour la première fois avec L'enfant de Noé et de mon désir de renouveler l'expérience au plus vite.

Et bien, mon voeu a été exaucé quand, au hasard d'un squattage intense de la maison vide de ma marraine, j'ai découvert sur son bureau 3 livres qui avec le précédent composent le "cycle de l'invisible": Oscar et la dame Rose (réflexion sur la philosophie chrétienne) , Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran (traitant évidemment de la philosophie musulmane soufie) , et Milarepa (sur la philosophie bouddhiste).

schmitt

Une aubaine de tomber sur ces 3 livres tutti-rikiki! Je les ai dévorés en une journée.

Tout d'abord, quel plaisir, d'éviter le format poche, de lire en grand format, aéré, ces bouquins tous légers mais si forts en chocolat... Heu...

Ensuite, quel drôle de hasard me les fait lire juste après "Une vie devant soit, de Romain GAry, avec lequel ils ont tant de similitudes.


Je parlerai surtout de Oscar et la dame Rose et Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran tout d'abord parceque j'ai très peu accroché à Milarepa, et puis parce que c'est dans ces 2 livres qu'on trouve un grand nombre de points communs avec le roman de Gary. POur preuve:

Dans "la vie devant soi" le petit Momo s'attache démesurément à Madame Rosa qui le garde en pension. Il l'accompagnera dans sa décrépitude et l'aidera à mourir paisiblement.
Dans OScar et la dame Rose, la dame s'appelle aussi Rose, et à l'inverse, c'est elle qui va soutenir un petit garçon malade, Oscar, dans ses derniers jours à vivre.

Le narrateur est dans le 2 cas un enfant, avec le langage approprié. Même si sur cet aspect Schmitt, à mon humble avis, n'égale pas le génie de Gary.

Dans "la vie devant soi" le héros s'appelle Momo tout comme dans Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran. Pour Mohammed dans l'un, pour Moïse dans l'autre.
Ces 2 Momos aux prises précoces avec les difficultés de la vie trouvent refugent auprès d'un vieux monsieur musulman de la rue qui leur donne l'occasion de réfléchir avec philosophie à Dieu, à l'éternelle querelle entre juifs et musulmans, à la relation entre appartenance et religion.

Dans ces 3 livres que j'ai beaucoup aimé la rue de Paris où se déroule l'histoire est un personnage à part entière, métissé et haut en couleurs.

Dans ces 3 livres la religion est vécu comme quelque chose aux frontières floues, quelque chose de grandissant,  comme quelque chose qui se modèle à l'esprit et aux valeurs de chacun, avec un aspect ouvert qui me plait beaucoup, loin des extrémismes et des clichés qui jalonnent en général ce thème.

Les 2 livres de Schmitt, de part leur ton et leur taille rikiki prennent de forts accents de conte.
De jolis contes qui donnent à réfléchir.

Je regrette parfois qu'on devine facilement l'intention derrière l'écriture, on sent que le récit est réfléchit et on devine facilement les chemins vers lesquels l'auteur veut nous amener. J

'aurais peut être aimé quelque chose de plus subtil.  Certes il n'y a pas la finesse d'un "Petit Prince" par exemple ,m'enfin on est loin des gros sabots de Coelho (heu que je n'aime pas du tout).

Ceci dit, le chemin de réflexion qu'il nous fait prendre est très beau et on s'y laisse mener avec plaisir.

Disons qu'on est à mi-chemin entre un roman social et un conte et que ce compromis est intéressant.


4/5 donc pour Oscar, la dame Rose, Momo et Monsieur Ibrahim.
A lire et relire tant c'est bon et facile! (Et fort en chocolat!)

Quant à Milarepa, est-ce parce que la philosophie bouddhiste ne me parle du tout? Est-ce parce que j'ai été complètement perdue dans le récit?
Toujours est-il que je n'ai pas du tout accroché à celui-ci.
Un petit 2/5 décevant pour le dernier volet de cette réflexion sur la philosophie des religions du "cycle de l'invisible"

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Commentaires
V
Moi la similitude m'a vraiment frappée vu que je les ai lu avec un jour d'écart.<br /> Ayant A.DO.RE "la vie devant soit" qui pue le talent à 100 bornes, forcément, EE Schmitt a un peu souffert de la comparaison même si ses bouquins sont aussi très très bons!
G
PS Ci-dessus je parlais surtout de la comparaison avec Monsieur Ibrahim... car je n'ai pas encore lu Oscar et la dame rose.
G
C'est intéressant d'avoir fait le rapprochement avec le livre de Roman Gary! Je n'y avais pas pensé, car je l'ai lu il y a très longtemps, mais maintenant que tu le dis c'est évident!
V
Ori: Ben oui! Lis! Ca se lit en une heure à peine et c'est vraiment un bon bouquin!
V
Diane: Oui bon, c'est vrai qu'elle s'appelle pas rose, mais c'est son surnom Madame Rose, donc il y a quand même similitude!!
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